À quoi ressembleront les aéroports après la pandémie?
12 avril 2020
12 avril 2020
Durement touchée par la pandémie de COVID-19, l’industrie de l’aviation devra s’adapter à une nouvelle réalité
L’industrie de l’aviation a subi de fortes turbulences causées par la pandémie de COVID-19, les bénéfices se transformant en pertes en l’espace de quelques semaines, voire quelques jours. La situation actuelle nous rappelle celles des événements du 11 septembre 2001, de l’épidémie de SRAS ou des crises financières, alors que l’industrie avait subi un déclin important de ses revenus, mais s’en était remise et même renforcée. Alors quelle sera la suite? Les voyageurs compteront sur les compagnies aériennes pour effectuer un retour à la normale et restaurer leur confiance à l’endroit des lieux sécuritaires à visiter. Nous devons maintenant nous demander – parce que nous sommes tous concernés – ce que nous pouvons faire pour aider l’industrie à se relever et à sortir plus forte de cette crise.
Revenons d’abord ce que nous avons appris en matière de COVID-19 : l’éloignement social, l’hygiène personnelle et une prise de conscience accrue de notre incidence sur ceux qui nous entourent sont des mesures clés pour stopper la pandémie. Il est clair qu’en tant qu’individu, nous jouons un rôle primordial dans la lutte contre la propagation du virus en limitant nos déplacements et en restant à la maison. Toutefois, nous devons garder en tête que nous demeurerons responsables d’appliquer ces mesures lorsque les activités normales reprendront, notamment lors de nos déplacements.
Lorsque nous pourrons de nouveau voyager, comment les aérogares seront-elles adaptées à la nouvelle normalité et deviendront-elles des endroits sécuritaires sur le plan sanitaire?
Aéroport international Toronto Pearson.
Plus que jamais, les voyageurs devront se sentir à l’aise et en sûreté dans leurs déplacements à l’intérieur de l’aérogare. Les voyageurs pourront se sentir en confiance et moins stressés s’ils ont une idée claire des étapes à venir et bénéficient de renseignements utiles, comme le temps nécessaire pour se rendre d’un endroit à l’autre.
Les technologies sans contact existent déjà, et une fois la pandémie terminée, leur utilisation sera en forte hausse partout dans les aérogares. Les voyageurs les utiliseront non seulement lors des procédures d’enregistrement ou d’embarquement, mais aussi pour faire l’achat de nourriture ou de produits hors taxes avant de prendre leur vol.
Les aérogares typiques pourraient nécessiter des réaménagements pour favoriser une reprise des opérations normales.
Attendre en ligne est un des éléments les plus frustrants à l’aéroport, mais est aussi un des plus gros problèmes à résoudre. La technologie pourrait jouer un rôle important pour réduire les files d’attente et l’affluence aux comptoirs d’enregistrement et d’embarquement. L’équipement de traitement sera possiblement modifié en premier lieu, mais il faudra aussi se pencher sur les manières d’informer les voyageurs et de réduire le nombre de personnes qui se regroupent à certains endroits (éloignement).
Les technologies peuvent accroître la capacité de traitement et réduire substantiellement les files d’attente. Dans certaines zones des aérogares, nous constatons déjà les bienfaits des technologies biométriques. Les nouveaux dispositifs de balayage ont presque doublé le nombre de personnes vérifiées aux points de contrôle de sécurité.
L’Internet des objets (IoT) peut aussi être une technologie intéressante. Le fait de savoir où se trouvent les passagers et de fournir l’information en temps réel aux agences et aux compagnies aériennes pourrait aider à disposer les ressources nécessaires dans les zones de traitement et à gagner en efficacité.
Des gestes simples, comme faire l’enregistrement à la maison, y imprimer la carte d’embarquement ou même l’étiquette des bagages, pourraient aider à réduire les procédures réalisées à l’aérogare. Les bornes libre-service sont déjà une vieille technologie, mais leur utilisation aide à disséminer les passagers et à réduire la charge du personnel, par exemple au comptoir d’enregistrement ou d’immigration.
Aéroport international Toronto Pearson.
Dans le monde post-pandémie, les voyageurs devront plus que jamais respecter les bonnes pratiques d’hygiène. Des stations de lavage des mains seront plus visibles et accessibles, et serviront à promouvoir et à renforcer cette bonne pratique de sécurité.
Agrandissement/rénovation à l’école primaire Ashlawn.
Les aérogares peuvent tirer profit des stratégies de lutte contre les infections mises en place dans les établissements de soins, dont l’utilisation de matériaux naturels et durables, les procédures rigoureuses de nettoyage et les exigences relatives à la qualité et à la circulation de l’air, pour ne nommer que celles-ci.
Les zones d’attente près des portes d’embarquement devront être repensées lors de la reprise des opérations normales. Avant la pandémie de COVID-19, les gens s’y assoyaient en laissant entre eux des sièges vides, qui se remplissaient graduellement avec l’arrivée des voyageurs en attente du départ. Une offre de restaurants, de boutiques et d’autres services incitera les voyageurs à visiter d’autres endroits de l’aérogare avant le départ, ce qui réduira l’achalandage dans ces zones d’attente. L’utilisation d’outils technologiques adéquats pourrait aussi accroître la libre circulation des passagers avant leur départ.
Salon domestique et transfrontalier Billy Bishop.
À la suite des événements du 11 septembre 2001, les contrôles liés à la sécurité et aux bagages ont atteint un niveau sans précédent – modifiant à jamais notre façon de voyager. La pandémie de COVID-19 aura peut-être un impact similaire avec la mise en place possible de contrôles de santé dans les aéroports.
Alors que les autorités aéroportuaires réinventent l’offre aux voyageurs, le bien-être prend une place de plus en plus grande pour ceux qui recherchent de nouvelles expériences ou des manières de réduire leur stress. En attendant le départ, les voyageurs peuvent pédaler sur des bicyclettes stationnaires pour recharger leur cellulaire, s’offrir un massage ou s’amuser avec un chien de thérapie. Pour connaître d’autres idées, consultez l’article de Cecilia Einarson, spécialiste des aérogares : What does it mean to fly well? (en anglais).
En résumé, bien que l’industrie de l’aviation serait une des plus touchées par la pandémie, nous devrions aussi voir dans la situation actuelle une occasion de repenser comment cette industrie peut offrir une expérience plus saine, à la fois sur les plans de la santé physique et émotionnelle, aux voyageurs qui fréquenteront bientôt à nouveau les aérogares.