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Quels seront les impacts de la COVID-19 sur nos habitudes de déplacement?

20 juillet 2020

Nous avons demandé à nos collègues et à nos clients comment ils prévoient se rendre au travail à l’avenir. Voici ce qu’ils nous ont répondu.

Par Rick Gobeille et Emily Raque

Il apparaît de plus en plus évident que les perturbations causées par la pandémie de COVID-19 se feront sentir pendant encore très longtemps. On avance même que certains aspects de notre mode de vie ne seront plus jamais comme avant.

Les changements dans les habitudes de transport sont l’un des bouleversements que nous observons avec attention. Plus de gens que jamais ont la possibilité de faire du télétravail, et c’est particulièrement le cas de ceux qui œuvrent dans les services professionnels. Malgré le fossé numérique qui persiste, bon nombre d’entre nous peuvent (heureusement) continuer de travailler de la maison en toute sécurité. Cela nous amène à nous poser les questions suivantes : cette façon de faire se perpétuera-t-elle? Notre emplacement physique compte-t-il vraiment pour notre travail?

La réponse varie selon la profession, le lieu, les préférences de l’employeur et une multitude d’autres facteurs que nous analyserons pendant encore des mois. Mais pour tenter de commencer à prévoir la trajectoire de cette tendance, nous avons demandé à nos collègues et à nos clients comment ils prévoient se rendre au travail à l’avenir.

Ainsi, du 6 avril au 8 mai 2020, 3 552 personnes ont répondu à notre sondage express sur les habitudes de déplacement. Petite clarification : plus de 90 % de nos répondants étaient des employés de Stantec, et les autres provenaient pour la plupart d’autres cabinets de services professionnels. La grande majorité des personnes sondées étaient des employés de bureau habitant aux États-Unis.

S’il ne s’agit pas de l’échantillon le plus complet, il représente bien le segment de la population auquel nous appartenons. Voici donc ce que nous avons appris sur nous-mêmes (et sur nos clients).

L’opinion sur le télétravail change

Dans le cadre de notre sondage, nous nous sommes notamment penchés sur la fréquence du télétravail avant la pandémie de COVID-19 et après son éclosion. Nous avons également demandé à nos répondants à quelle fréquence ils comptaient travailler de la maison après le retour à la « normale ».

Sans surprise, plus de 90 % d’entre eux ont indiqué faire du travail à distance plus de quatre jours par semaine. Chez Stantec, nous avons obligé tous nos employés à faire du télétravail de la maison avant même l’imposition d’un confinement par un gouvernement nord-américain. Ce sont donc plus de 19 000 personnes qui ont dû changer leurs habitudes en une semaine afin de rester en sécurité et réduire la propagation du virus.

Ce n’est pas étonnant de constater qu’alors que plus de gens travaillent de la maison, les répondants sont plus ouverts à poursuivre après la pandémie. En effet, ils songent à faire du télétravail en moyenne un jour de plus par semaine comparativement à avant la COVID-19.

La comparaison de la fréquence du télétravail avant et après la pandémie est intéressante, car elle révèle l’ampleur des changements de comportement durables qui ont des conséquences sur la fréquence de déplacement. 77 % des répondants ont indiqué qu’ils travaillaient de la maison moins d’une fois par semaine avant la pandémie, alors que la proportion qui fera de même post-pandémie n’est que de 40 %.

Donc, pour le télétravail pendant une journée par semaine, on observe que la tendance sera à la hausse lors du retour à la « normale ». Par contre, les répondants qui travaillaient déjà deux jours ou plus par semaine seront plus enclins à continuer de le faire à la même fréquence.

Dans l’avenir immédiat, les habitudes de déplacement continueront de changer.

À l’avenir, on se rendra moins souvent au travail en voiture ou en transport en commun

Le nombre de jours lors desquels nos répondants iront au travail en voiture diminuera de 11 %. Pour le transport en commun, la diminution est de 19 %. On peut donc extrapoler et prévoir qu’il y aura environ 11 % moins de voitures sur les routes et 19 % moins de gens qui prennent le transport en commun.

Nous avons également remarqué que 29 % des répondants qui ont indiqué utiliser le transport en commun à l’occasion ou fréquemment prévoyaient le prendre moins souvent.

D’après nos données, les déplacements en transport en commun diminueront surtout chez les personnes qui habitent en banlieue et travaillent en ville (24 %), donc chez celles dont les voyages quotidiens prennent plus de temps et qui peuvent se déplacer autrement près de chez eux.

C’est aussi parmi cette tranche de répondants que nous avons constaté la plus importante hausse de la fréquence de télétravail (3,7 jours de plus par mois par personne). On laisserait donc tomber les longs déplacements en faveur du télétravail. D’après notre sondage, les personnes qui vivent et travaillent en banlieue sont celles qui changeront le moins leurs habitudes de travail et de transport. Par conséquent, en matière de transport, la plupart des changements à long terme surviendront dans les zones urbaines.

Quel est donc l’avenir des déplacements liés au travail?

C’est impossible de prévoir si ce changement d’opinion persistera ou si on découvrira que les vieilles habitudes sont plus tenaces que nous le croyions. Le contact humain sera un élément déterminant. Est-il possible de travailler efficacement avec nos collègues et nos clients pendant de longues périodes sans avoir de contacts directs avec eux? La flexibilité de pouvoir travailler de pratiquement n’importe où constituera-t-elle un attrait?

Dans l’avenir immédiat, on s’attend à ce que les habitudes de déplacement continuent à changer, mais que cela variera grandement selon la ville ou la région. Posons-nous quelques questions pour tenter de mesurer l’ampleur d’un tel changement.

Quel est le profil d’emploi de la région? Les cols blancs profiteront probablement davantage du télétravail, mais les personnes qui travaillent dans les domaines du tourisme et du commerce n’auront pas cette possibilité.

Quel est l’éventail des modes de transport dans la région? Une ville avec un vaste réseau de transport en commun, comme New York, connaîtra probablement une baisse de l’achalandage de ce réseau et une augmentation de la circulation automobile. Une région avec un réseau plus modeste aura probablement moins d’automobiles sur ses routes, car plus de gens travailleront de la maison.

Pourquoi se rend-on dans une région? Y trouve-t-on des attractions touristiques? Est-ce que plus de gens feront des voyages en voiture au lieu de prendre l’avion, ce qui contribuera à la congestion routière?

Le fait est que le trafic est local et dépend de facteurs locaux. Ainsi, ce qui s’applique à une région ne s’applique pas nécessairement à une autre. La question du trafic est complexe, tout comme l’évaluation du facteur humain. C’est pourquoi nous continuerons à solliciter votre opinion au cours des semaines et des mois qui suivent. Faites-nous connaître la vôtre en répondant à notre sondage express sur les habitudes de déplacement, qui se trouve ici (en anglais seulement).

En fin de compte, nous construisons des infrastructures pour aider les gens. Nous devons donc nous préparer à répondre aux besoins de demain.

 

À propos de l’auteurs :

Expert du système de transport E-ZPass, Rick possède de l’expérience en génie et en TI.

En tant que planificatrice en transports, Emily évalue la sécurité, l’aspect financier et les avantages opérationnels de projets routiers grâce à l’analyse de données et à la modélisation numérique.

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