L’importance de la biodiversité pour votre entreprise à la suite de la COP15
25 janvier 2023
Notre avis concernant les effets des cibles de biodiversité du cadre mondial sur les entreprises et le développement durable
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Par Dan Salas
António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, a déclaré ce qui suit à l’ouverture de la 15e Conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15), tenue à Montréal (Québec) :
Sans la nature, nous n’avons rien.
Sans la nature, nous ne sommes rien.
La nature est ce qui nous maintient en vie.
Cet avertissement ne s’adressait pas qu’aux environnementalistes, mais également aux chefs de gouvernement, aux dirigeants d’entreprise et aux membres influents de l’industrie financière. Des délégués du monde entier se sont réunis à la COP15 afin d’adopter un cadre visant à freiner et à renverser la perte de biodiversité. Alors que ce n’était pas le cas lors des conférences antérieures, le secteur privé (investisseurs, entreprises et représentants de l’industrie) y a joué un rôle important.
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Dans un couloir de lignes électriques, un papillon monarque se nourrit de l’asclépiade. Une gestion ciblée de la végétation peut améliorer les habitats d’espèces menacées comme le papillon monarque.
Et avec raison. La biodiversité est liée à la sécurité alimentaire, à la résilience face aux changements climatiques, aux chaînes d’approvisionnement et à la qualité de l’air et de l’eau. Les entreprises s’intéressent désormais de plus près à la biodiversité, car elles doivent divulguer leur performance en matière d’environnement, de société et de gouvernance (ESG).
La biodiversité n’est plus seulement le sujet des documentaires de David Attenborough (dont nous sommes de grands admirateurs!). Elle figure dorénavant à l’ordre du jour des investisseurs et des conseils d’administration.
Ce que le cadre de la COP15 signifie pour les entreprises
La biodiversité englobe toutes les formes de vie sur Terre. Lors de la dernière journée de la COP15, les parties présentes ont adopté le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité. Ce document énonce les objectifs et les cibles en matière de biodiversité à l’échelle mondiale. Les efforts déployés visent à mettre fin à la perte de biodiversité, mais aussi à renverser la vapeur.
Parmi les cibles :
- protéger ou restaurer 30 % des terres et des eaux;
- mettre un terme à l’extinction d’espèces causée par l’humain;
- promouvoir le développement durable et l’utilisation responsable des ressources;
- améliorer la résilience face aux changements climatiques.
Pour y parvenir, le cadre exhorte les entreprises et les institutions financières à divulguer leurs risques et leurs dépendances à l’égard de la biodiversité ainsi que l’incidence de leurs activités sur celle-ci. Cela comprend également les renseignements concernant leurs chaînes d’approvisionnement.
Les cibles adoptées représentent un nouveau défi pour les entreprises et les dirigeants. Comment les entreprises peuvent-elles répondre à cet appel en faveur d’une approche plus axée sur la nature? Comment évaluer et montrer l’incidence de leurs activités sur les espèces et les habitats? Comment peuvent-elles décrire leur incidence positive sur la nature, tout en évitant l’écoblanchiment?
Il est possible d’améliorer la biodiversité en traitant et en éliminant les espèces envahissantes, comme ces roseaux communs en bordure de route, au profit d’herbes indigènes.
Penser globalement, agir localement
Les défis liés à la protection de la biodiversité sont grands et complexes, à l’instar de ceux liés à la transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie propres.
L’un de ces défis consiste à obtenir les bonnes données. Et comme le dit le dicton « Ce qui se mesure peut être amélioré ». Malheureusement, une grande partie du monde n’a pas accès à des données fiables et cohérentes sur la biodiversité. Qui plus est, il est souvent nécessaire d’avoir des connaissances spécialisées pour être en mesure d’interpréter et d’utiliser les données.
L’adaptation de cibles mondiales aux plans des entreprises et aux actions locales représente un autre défi. Le Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives à la nature appuie cette approche. Il a élaboré l’un des cadres les plus largement reconnus en ce qui a trait à la planification de la biodiversité. Il invite les entreprises à comprendre leurs liens avec la biodiversité et l’incidence de celle-ci sur leurs activités, et à déterminer les mesures appropriées à prendre.
Les entreprises doivent évaluer les liens entre leur empreinte écologique et les actions mesurables pour améliorer la biodiversité. Il s’agit souvent de commencer en réfléchissant à ce qui suit :
- Quelles sont les installations de l’entreprise qui entretiennent des dépendances avec la biodiversité et les services qui y sont associés?
- Quels sont les secteurs de l’entreprise, les composantes de sa chaîne d’approvisionnement ou les collectivités qu’elle soutient qui dépendent de la biodiversité?
- Quels risques la perte de biodiversité représente-t-elle pour les activités de l’entreprise?
- Quelles mesures favorisant l’accroissement de la biodiversité s’offrent à l’entreprise?
- Comment peut-on atténuer les risques et améliorer la biodiversité?
Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de tenir compte de plusieurs points de vue. Cela permet d’établir des liens entre les connaissances des activités de l’entreprise et les cibles mondiales en matière de biodiversité. Et d’entreprendre des actions concrètes.
Les défis liés à la protection de la biodiversité sont grands et complexes.
Perte d’espèces rime avec risques accrus
La perte de biodiversité entraîne des risques et des coûts supplémentaires pour les entreprises, notamment des :
- Risques réglementaires : L’inscription de nouvelles espèces sur la liste des espèces menacées établies par les gouvernements entraîne des risques. Des coûts et des difficultés supplémentaires attendent l’entreprise et ses fournisseurs chaque fois qu’une nouvelle espèce est ajoutée à la liste.
- Risques opérationnels : La perte de capacité ou de résilience des écosystèmes peut perturber les activités de l’entreprise. Les parasites et les maladies prolifèrent souvent dans des écosystèmes moins diversifiés. L’agrile du frêne en est un bon exemple.
- Risques pour la société : La perte de biodiversité, et ses répercussions sur la société, peut nuire aux entreprises. Les espèces envahissantes, comme le roseau commun, peuvent accroître les risques d’incendie, gêner la visibilité et limiter l’accès des véhicules d’entretien ou d’urgence.
- Risques financiers : Les investisseurs accordent de plus en plus d’importance aux risques que représente la perte de biodiversité pour une entreprise. Le fait de ne pas répondre à ces préoccupations peut limiter l’accès aux prêts ou au capital nécessaires à la croissance de l’entreprise.
D’autres risques peuvent également être identifiés. La connaissance de ces risques, la divulgation de l’exposition de l’entreprise à ces risques et la mise en œuvre d’un plan d’action visant à répondre à ces préoccupations peuvent contribuer à protéger l’entreprise.
La restauration de milieux humides ou d’habitats fauniques améliore la biodiversité tout en atténuant de nombreux risques, dont ceux d’inondation.
Mieux comprendre et mesurer les incidences sur la biodiversité
Les entreprises peuvent divulguer leurs incidences sur la biodiversité de deux façons. La première est la production de rapports officiels basés sur des cadres ESG établis. D’autres entreprises pourraient opter pour une approche non officielle au moyen de rapports annuels, de publications sur des sites Web ou sur les réseaux sociaux. Peu importe la façon choisie, pour améliorer la divulgation des incidences sur la biodiversité, les dirigeants d’entreprises doivent être mieux informés et commencer à établir des plans pour mesurer les incidences de leur entreprise.
Chez Stantec, nous soutenons les entreprises à entreprendre cette démarche. Nous les aidons à comprendre les avantages à intégrer la biodiversité dans leurs portefeuilles ESG et les risques de ne pas en tenir compte. Notre équipe a développé des programmes axés sur la biodiversité dans toute l’industrie de l’énergie renouvelable. Nos écologues et nos planificateurs soutiennent certaines des plus grandes entreprises de services publics en leur offrant des conseils techniques pour les aider à composer avec les nouvelles exigences de divulgation de renseignements liés à la biodiversité et à définir leur planification stratégique. Nous apportons également une valeur ajoutée aux entreprises en leur proposant des solutions fondées sur la nature.
Notre équipe est également composée de spécialistes qui soutiennent la réalisation des projets favorisant la biodiversité. À titre de partenaire de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, Stantec participe aux efforts mondiaux visant à restaurer la biodiversité et les écosystèmes. Nous réalisons des projets visant par exemple à améliorer la diversité grâce à la gestion de la végétation ou à revégétaliser un site à l’aide de plantes indigènes provenant de notre pépinière en Indiana.
Réfléchissez à la façon dont le travail en collaboration avec les communautés autochtones peut contribuer à l’équité. Et voyez comment les solutions fondées sur la nature peuvent améliorer la biodiversité et la résilience face aux changements climatiques.
Saisir les occasions d’améliorer la biodiversité
Aucune société ni entreprise ne travaille indépendamment de la nature. La biodiversité est essentielle à nos vies et à nos activités. Chaque geste posé a une incidence positive ou négative sur la biodiversité. Le défi est de reconnaître les incidences et de faire des choix réfléchis afin de protéger et de restaurer la biodiversité. Nous contribuerons ainsi à ce que les générations futures puissent profiter des ressources sur lesquelles nous avons toujours compté.
Travaillons ensemble pour passer de la parole aux actes… et pour susciter la fierté de David Attenborough.
Traduction du blogue publié originalement sur le site Ideas de Stantec.
À propos des auteurs :
Dan est un écologue chevronné qui offre son expertise en ce qui a trait à la gestion de la végétation, à la protection des pollinisateurs et à la planification de la biodiversité. Il est également reconnu à titre de Senior Ecologist par la Ecological Society of America.