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Des espaces à bureaux plus sains aujourd’hui et après la COVID-19

08 avril 2020

Par Rachel Bannon-Godfrey

Une conception axée sur l’empathie et la sécurité peut contribuer à façonner un environnement plus sain pour les occupants d’un bâtiment

Lorsque la pandémie de COVID-19 sera sous contrôle et que les collectivités émergeront de la quarantaine et du télétravail, il est fort possible que les travailleurs éprouvent des craintes relativement à la sécurité et à la propreté des milieux de travail. À la suite de cette période prolongée d’éloignement social, nous serons tous plus conscients des dangers que peuvent présenter les surfaces que nous touchons et les gens que nous côtoyons. Cette prise de conscience aura des effets sur notre santé physique et, en particulier, sur notre santé mentale.

À la suite de la pandémie de COVID-19, la relation entre l’environnement physique et le bien-être sera plus évidente que jamais. Nous verrons les espaces et les lieux dans lesquels nous vivons, travaillons et nous divertissons sous un éclairage très différent. L’air du bâtiment est-il filtré? Y a-t-il des lavabos pour se laver les mains? Les surfaces qu’il faut toucher sont-elles propres? Où puis-je aller pour m’isoler des collègues trop nombreux et prendre une pause en toute tranquillité?

Pour nous, il est essentiel de mettre les gens au premier plan dans les décisions en matière de conception, de construction, d’exploitation et d’aménagement. En accordant une attention particulière à l’expérience que vivront les personnes dans les bâtiments et les espaces que nous concevons, nous apportons une valeur ajoutée aux actifs immobiliers, réduisons les coûts de main-d’œuvre et améliorons la santé et le bien-être des occupants, et ainsi, l’expérience globale des lieux s’en trouve enrichie.

Les propriétaires, les gestionnaires d’immeubles et les employeurs doivent se préparer au nouvel état d’esprit des occupants

Notre expérience dans le secteur de la santé et nos connaissances approfondies des certifications WELL et Fitwel axées sur la santé et le bien-être des occupants, nous ont appris comment mettre à profit la conception, les pratiques opérationnelles et les politiques organisationnelles pour prévenir les risques de propagation des agents pathogènes.  Cela nous permet aussi de concevoir des environnements réparateurs dans lesquels les occupants se sentent en sécurité, à l’aise et soutenus. Nous comprenons les enjeux de conception de bâtiments qui favorisent la santé et la résilience des personnes qui y travaillent.

Nous vivons une période sans précédent, qui réclame des solutions créatives et innovatrices reposant sur l’empathie et la santé. Nous avons comme objectif d’aider les collectivités à accroître la capacité de résilience de leurs membres dans ce monde qui change rapidement.

Il est important de concevoir des lieux réparateurs dans lesquels les occupants se sentent en sécurité, à l’aise et soutenus. Photo : Bâtiment administratif des services publics de la ville de Fort Collins (Colorado)

Actions immédiates

Comment aidons-nous nos clients à mesurer la valeur des investissements sur le plan de la santé, du bien-être et du bonheur des occupants?

Il paraît évident que nous nous engageons dans une course difficile contre la montre. Plus de 200 pays étant touchés par la COVID-19, nous faisons face au plus grand problème que la collectivité internationale ait eu à relever depuis des générations. Selon les connaissances actuelles sur cette maladie, l’organisme américain Centers for Disease Control and Prevention prévoit que le virus pourrait infecter entre 160 et 214 millions de personnes aux États-Unis, ce qui entraînerait possiblement plus de 20 millions d’hospitalisations dans un système de santé qui compte moins d’un million de lits. Au Canada, le gouvernement fédéral estime qu’entre 11 et 27 millions de personnes, soit jusqu’à 70 % des citoyens, pourraient contracter la maladie.

À l’échelle internationale, les prévisions sont inquiétantes, en particulier dans les régions qui ne possèdent pas les infrastructures pour faire face à l’afflux important de malades auquel certains pays ont été confrontés, notamment l’Italie. À partir des données publiées à ce jour sur la résilience des infrastructures de soins de santé existantes, le Harvard Global Health Institute a évalué que même en cas de scénario modéré d’infection, 40 % des régions américaines disposeraient d’un nombre insuffisant de lits. Dans le cas d’un scénario d’infection plus grave, de nombreuses régions des États-Unis auraient besoin d’ajouter ou de libérer jusqu’à 800 % plus de lits, ce qui semble impossible dans un système déjà poussé à la limite de ses capacités.

La certification WELL Building StandardMC propose des lignes directrices en matière de conception, de pratiques opérationnelles et de politiques organisationnelles visant à améliorer d’une manière mesurable la santé et le bien-être des occupants d’un bâtiment. Grâce à l’expérience en bâtiments WELL acquise par nos architectes, designers d’intérieur, ingénieurs mécaniques et consultants en développement durable, nous sommes bien outillés pour évaluer les bâtiments selon des critères de santé et de bien-être. Dans le contexte des problèmes les plus importants soulevés par la pandémie de COVID-19, nous invitons tous les employeurs et les gestionnaires d’immeubles à donner la priorité aux cinq stratégies ou mesures suivantes :

  1. État du bâtiment
  2. Qualité de l’air intérieur
  3. Installations pour le nettoyage des mains
  4. Mesures d’hygiène industrielle
  5. Soutien à la conception favorisant la santé mentale

1. Évaluation de l’état du bâtiment et optimisation des systèmes électromécaniques

L’optimisation des systèmes électromécaniques consiste en un ensemble de vérifications et d’interventions pour améliorer l’efficacité des systèmes d’un bâtiment. L’optimisation des systèmes d’un bâtiment non récent permet de déceler des défaillances et des problèmes, et de proposer des mesures correctives pertinentes et rentables.

En cette période de pandémie de COVID-19, l’optimisation des systèmes électromécaniques est plus importante que jamais. Les bâtiments sont déserts et fermés, les problèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air (CVCA) ne sont pas réparés et l’équipement risque de se dérégler. Plus important encore, il y a un urgent besoin d’espace et d’équipement spécialisé pour le traitement des malades de la COVID-19. Les dirigeants des services de santé ont besoin de données précises et de recommandations pertinentes pour prendre sans délai des décisions prudentes qui permettront de sauver des vies. Il n’y a pas d’approche qui s’applique de manière uniforme pour tous. Il faut offrir aux différents dirigeants une gamme de solutions en fonction de leur rôle dans la lutte contre la pandémie. Par exemple, certains devront convertir des centres de congrès en lieux de soins critiques ou de courte durée, mettre en place des centres de dépistage dans les halls d’hôpitaux, ou s’assurer les services d’hôtels pour les travailleurs essentiels qui doivent s’isoler des membres de leur famille.

Notre objectif est d’aider les personnes à se sentir soutenues, protégées et plus résilientes en cette période où tout change rapidement.

Certains États, comme la Californie et Washington, ont décidé d’adapter des bâtiments existants pour en faire des centres de quarantaine, dont un hôtel Econo Lodge près de Seattle. À Chicago, notre équipe collabore avec USACE pour mettre en place 3000 lits dans un centre de congrès pour y soigner les personnes infectées par le virus. Mais toute approche de conversion a ses limites.

Selon Sara Bayramzadeh, professeure et coordonnatrice du programme de conception dans le secteur de la santé à l’université Kent State, la conversion de bâtiments pour y prodiguer des soins de santé, spécialement durant une éclosion de maladie infectieuse, impose le respect d’exigences rigoureuses. Parmi celles-ci, notons l’utilisation de matériaux durables et faciles à nettoyer, l’installation d’une ventilation à pression négative pour prévenir la propagation de l’infection et la mise en place d’équipement essentiel comme un système d’alimentation en air médical. De plus, quand la pandémie prendra fin, des travaux seront nécessaires pour retourner ces bâtiments à leur fonction d’origine.

Pour élaborer une stratégie cohérente d’optimisation des systèmes électromécaniques ou de conversion qui permettra de transformer rapidement un bâtiment inutilisé en un établissement de soins propre et fonctionnel, il faut faire appel à la bonne équipe de professionnels et aux bons outils.

Priorités en temps de pandémi:

  • Évaluer le fonctionnement des systèmes électromécaniques et de commande ainsi que la qualité de l’air et de l’eau des bâtiments vacants.

Actions immédiates :

  • Évaluations des bâtiments, audits et optimisation des différents systèmes (CVAC, plomberie, TI et protection contre l’incendie) pour en vérifier le fonctionnement après un arrêt prolongé ou une réduction de la charge liée au taux d’occupation du bâtiment.
  • Essais des systèmes de commande.
  • Purge des systèmes au besoin (dans le cas de dommages ou d’une contamination).
  • Inspection complète de l’équipement électrique (transformateurs installés à l’extérieur, panneaux électriques, disjoncteurs, circuits, commutateurs, équipement basse tension, etc.).
  • Procédures d’assurance qualité qui visent les composants à l’intérieur du bâtiment, dont :
    • Utilisation de matériaux durables et faciles à nettoyer
    • Installation de systèmes de ventilation maintenant une pression négative pour prévenir la propagation de l’infection
    • Inspection et retrait des moisissures, de l’amiante et du plomb

2. Qualité de l’air intérieur

Les systèmes de mécanique du bâtiment et une plomberie qui sont bien conçus, installés et maintenus favorisent un environnement intérieur sain où les agents pathogènes sont filtrés, dilués et éliminés de l’air circulant dans le bâtiment. Nos ingénieurs mécaniques ont recours aux principes de la thermodynamique et de la mécanique des bâtiments (humidité, débit d’air, pression différentielle), aux systèmes de commande intelligents et aux séquences de fonctionnement, et aux technologies novatrices de ventilation et de filtration pour réduire la présence et la propagation d’agents pathogènes potentiels et d’allergènes.

Au fur et à mesure des découvertes sur les voies d’infection du coronavirus, les recommandations changent concernant les conditions ambiantes des espaces de soins, dont l’humidité relative optimale et la filtration de l’air. Notre équipe à la fine pointe des lignes directrices de l’industrie se base sur les données les plus fiables disponibles pour établir les procédures d’essais appropriées et concevoir les systèmes de mécanique des bâtiments. 

Les systèmes de mécanique du bâtiment et une plomberie qui sont bien conçus, installés et maintenus favorisent un environnement intérieur sain où les agents pathogènes sont filtrés, dilués et éliminés de l’air circulant dans le bâtiment.Photo : evolv1

Priorités en temps de pandémie :

  • Régler rapidement les problèmes de qualité de l’air, perçus et réels, des bâtiments existants.

Actions immédiates :

  • Évaluer la qualité de l’air ainsi que la conception et le fonctionnement des systèmes, et formuler des recommandations techniques pour améliorer l’efficacité du système CVAC existant, soutenir le suivi à long terme de la qualité de l’air et accroître la sensibilisation à l’importance de la qualité de l’air.
  • Modifier les systèmes de commande et les séquences de fonctionnement pour satisfaire aux exigences et aux besoins accrus en matière de filtration et de recirculation de l’air, et pouvoir faire le suivi.
  • Mettre en place un accompagnement éducatif pour les occupants du bâtiment (par exemple, tableaux de bords, applications, repères situationnels) pour réduire les préoccupations concernant la propagation potentielle d’agents pathogènes.

3. Installations pour le nettoyage des mains

Le lavage des mains doit être traité comme une question qui relève à la fois de l’infrastructure et des comportements. Des installations de lavage des mains stratégiquement localisées et dont les lavabos sont espacés peuvent réduire les points de contact et les risques de transmission des agents pathogènes. La température et la pression de l’eau doivent être adéquates pour assurer un lavage efficace des mains. Des robinets automatiques ou commandés par capteur qui coulent pendant 20 secondes sont des moyens de favoriser les bons comportements, tout comme l’installation d’un témoin lumineux à chaque lavabo pour indiquer le temps de lavage. Un affichage dynamique peut rappeler visuellement les bonnes pratiques; toutefois, ce type de repère visuel doit changer fréquemment pour éviter qu’il ne devienne un élément du décor n’attirant plus l’attention.

Le lavage des mains doit être traité comme une question qui relève à la fois de l’infrastructure et des comportements. (Hughes Condon Marler Architects)

Quant au séchage des mains, il est préférable d’opter pour les serviettes en papier qui contribuent à la qualité du nettoyage et réduisent la propagation des agents pathogènes, contrairement aux sèche-mains à air qui les répandent dans l’air ambiant. Ce choix du mode de séchage illustre bien un conflit entre deux objectifs, le contrôle des agents pathogènes et le développement durable, qu’on risque de devoir trancher à l’avenir. Une solution : utiliser des serviettes fabriquées de papier recyclé et étudier les possibilités d’en faire la collecte pour le compostage.

Priorités en temps de pandémie :

  • Favoriser l’adoption des bonnes pratiques de lavage des mains qui mènent à un changement de comportement durable afin d’atténuer les préoccupations dans les espaces de travail partagés et réduire le risque de transmission des agents pathogènes parmi les occupants d’un bâtiment.

Actions immédiates :

  • Évaluer la qualité de l’eau et les installations de lavage des mains, faire des essais et des audits de bâtiment.
  • Élaborer des politiques opérationnelles ou passer en revue celles existantes relativement à l’accès, au nettoyage et à l’entretien des installations de nettoyage des mains.
  • Installer des repères, afficher des messages et promouvoir le lavage des mains pour que les occupants soient informés des bonnes pratiques de lavage des mains et les adoptent.

4. Mesures d’hygiène industrielle

Il est essentiel que les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles comprennent les dangers et les risques liés à la sécurité dans les lieux intérieurs avec le retour des occupants pour y travailler. La détermination des dangers et l’évaluation des risques dans les lieux de travail, surtout réalisées tôt, viendront renforcer la mise en place de mesures de prévention et de contrôle. Dès maintenant et au lendemain de la crise de COVID-19, l’atténuation des risques pour les travailleurs est un élément clé dans le renforcement de leur capacité de résilience.

Priorités en temps de pandémi:

  • Déterminer les risques et les problèmes liés à la qualité de l’air intérieur.
  • Gérer le nettoyage et la remise en état des lieux et des sites de travail contaminés.

Actions immédiates :

  • Évaluer la qualité de l’air intérieur.
  • Évaluer les risques du site.
  • Soutenir les activités de nettoyage et de remise en état des sites contaminés, en offrant de la formation, en planifiant les interventions d’urgence et en procédant à l’évaluation des risques d’exposition professionnelle à des substances dangereuses.
  • Définir des stratégies pour communiquer aux employés les informations complexes et rapidement changeantes concernant la lutte aux infections de manière à répondre à leurs préoccupations.

5. Soutien à la conception favorisant la santé mentale

Dans une grande partie du monde, beaucoup vivent un niveau sans précédent de crainte et de stress suscités par la pandémie de COVID-19 et en ressentiront des effets à court et à long terme sur leur santé physique et mentale.

La crainte de sortir du domicile, décrit comme étant le lieu le plus sécuritaire qui soit, combinée au stress du changement dans l’équilibre travail-vie personnelle et à l’isolement accru dans une société déjà fortement constituée de personnes solitaires risquent d’entraîner un traumatisme à long terme. Certains sont en train de développer des comportements agoraphobes, craignant de sortir de leur domicile, et les enfants sont susceptibles de ressentir le stress vécu dans leur famille. Durant cette période de pandémie, le sentiment de sécurité et de confort, perçu et réel, est d’une grande importance, et il le restera pour les années à venir.

Dès que les mesures de télétravail et d’éloignement social seront assouplies, il faut mettre à profit la puissance de la conception pour aider à surmonter les situations et favoriser le bien-être psychologique.

La conception et l’implantation d’éléments naturels dans un bâtiment suivant les principes biophiliques ont montré des effets psychologiques immédiats et positifs.Photo : Institut de technologie Rochester, Institut Golisano pour le développement durable

Priorités en temps de pandémi:

  • Préoccupations en matière de santé mentale issues des périodes prolongées d’éloignement physique et social, et des craintes de sortir du domicile, de souffrir d’infections répétées et d’être exposé à des agents pathogènes dans les espaces publics et les lieux de travail.

Actions immédiates :

  • Évaluer les bâtiments pour déterminer les occasions d’améliorations ou mettre en place des stratégies de conception et des aménagements qui ont montré un effet réparateur sur la base de données factuelles.
  • Concevoir et mettre en place des éléments naturels dans un bâtiment suivant les principes biophiliques qui ont montré des effets psychologiques immédiats et positifs. Grâce à un fonds de soutien à la créativité et à l’innovation, Stantec a récemment subventionné des recherches sur l’approche de conception biophilique par l’entremise du programme sur les bâtiments sains à l’école de santé publique T.H. Chan de Harvard. Les résultats ont montré que les éléments biophiliques dans un bâtiment ont des effets positifs durables sur la pression artérielle, sur la fréquence cardiaque et sa variabilité, et sur la conductivité de la peau, et ce, pour tous les éléments biophiliques et les types d’espaces étudiés.
  • Mettre en place des pratiques opérationnelles et des politiques organisationnelles qui ont un effet sur la santé mentale et le bien-être, sur la santé et la sécurité physique des occupants. Les stratégies doivent reposer sur des principes biophiliques de conception.
  • Obtenir des services d’experts-conseils en vue de faciliter l’obtention de la certification WELL. La certification WELL propose des lignes directrices qui font autorité dans l’industrie pour améliorer la qualité de l’environnement intérieur, et qui visent notamment à éliminer la propagation et les sources de contaminants, et à améliorer la santé mentale des occupants et la résilience d’une organisation au moyen des éléments de conception, de la robustesse technique de l’équipement et des politiques mises en place.
  • Rachel Bannon-Godfrey

    As part of the Corporate Sustainability team, Rachel leads our global social and environmental sustainability integration. Applying the UN’s Sustainable Development Goal framework, she helps our global experts become leaders in climate solutions.

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